Comment savoir si ma maison est bien isolée ?

Se poser la question de la qualité de l’isolation thermique de sa maison, c’est déjà un peu y répondre… Dans cet article, nous allons passer en revue les éléments qui peuvent vous permettre d’évaluer l’isolation de votre maison, mais qui peuvent aussi vous donner quelques pistes si jamais des travaux s’annoncent.

S’il n’est pas tout à fait juste de résumer la qualité de l’isolation thermique d’une maison à son année de construction, cette information peut néanmoins être porteuse de quelques informations, car plusieurs époques ont été marquées par certaines façons de faire, de construire et donc d’isoler.

Il faut déjà savoir que 2 logements sur 3 ont été construits avant 1974 alors qu’il n’existait aucune réglementation thermique.

Construction avant 1948 : la recherche de robustesse a orienté le choix des matériaux de construction. Certes solides, les bâtiments de cette époque n’ont pas bénéficié d’une attention et d’un réel savoir-faire en matière d’isolation.

Construction entre 1948 et 1975 : la reconstruction d’après-guerre a écarté les matériaux lourds et robustes pour privilégier des solutions de construction rapides. L’isolation des logements était le plus souvent négligée.

Construction après 1975 : le choc pétrolier de 1973 a participé à mettre en place la première réglementation thermique « RT 1974 » qui a avait pour objectif de faire baisser la consommation d’énergie des bâtiments de 25%. Le RT 1974 a donc participé à faire progresser l’isolation thermique des habitations.

…mais l’année de construction ne dit pas tout !

Bien entendu, l’année de construction ne dit pas tout, puisque des travaux d’isolation thermique ont pu être réalisés après la construction des habitations. A contrario, des habitations plus récentes peuvent ne pas avoir été bien isolées, ne pas avoir bénéficié de travaux d’isolation thermique ou avoir vu leurs matériaux d’isolation se dégrader avec le temps.

Les normes et les exigences ont évolué depuis 1974

RT 1974, RT 1982, RT 1988, RT 2000, RT 2005, RT 2012 et RT 2020, les normes ont évolué vers plus d’exigences. Dans le même temps, les matériaux sont devenus de plus en plus techniques et performants et ils ont permis de voir l’isolation thermique s’améliorer. Si votre maison a été construite depuis 1974, les normes en vigueur au moment de la construction peuvent vous apporter de précieuses indications.

Sachez que depuis 1974, les sept règlementations thermiques « principales » ont été instaurées avec à chaque fois une volonté de réduire la consommation énergétique de 15% à 25%. Globalement, l’exigence réglementaire a exigé une division par trois des consommations d’énergie d’un logement entre 1974 et 2012.

La RT 2020 prévoit désormais la construction de bâtiments à « énergie positive » qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, divisant encore au passage par trois la consommation énergétique exigée par la RT 2012.

Étudiez vos consommations d’énergie

Que vous chauffiez votre habitation au gaz ou à l’électricité, vos fournisseurs d’énergie sont capables de déterminer votre consommation en fonction de la surface et de l’organisation de votre maison. Si leur évaluation est nettement inférieure aux sommes que vous consacrez en réalité à votre chauffage, c’est sans doute qu’il y a une déperdition de chaleur et donc que l’isolation thermique est largement perfectible. N’hésitez pas à reprendre contact avec votre fournisseur d’énergie pour avoir un échange sur ce thème et pour qu’il vous indique ce que devrait être une consommation d’énergie normale pour votre habitation.

Les sensations ne trompent pas sur la qualité de l’isolation thermique

La température intérieure de votre habitation est un paramètre qui peut vous en dire beaucoup sur la qualité de son isolation thermique. Un certain nombre de sensations liées à la température doivent vous alerter sur une mauvaise isolation thermique ou sur une isolation thermique imparfaite. Vos sensations peuvent d’ailleurs être souvent vérifiées (et quantifiées) par un relevé des températures à l’aide d’un thermomètre. Il y a lieu de se poser la question de la qualité de l’isolation thermique :
  • Si la température intérieure de votre habitation change très vite en suivant celle de l’extérieur
  • Si la température des pièces de votre habitation change d’une pièce à l’autre
  • Si la température des pièces de votre habitation change d’un étage à l’autre
  • Si certaines pièces sont plus difficiles à chauffer que d’autres
  • Si vous ressentez des courants d’air ou des circulations d’air à certains endroits de votre logement
  • Si vous ressentez de l’humidité dans certaines pièces
  • Si certains de vos murs voire tous vos murs sont froids

Des signes visibles d’une mauvaise isolation thermique

Votre œil peut également être un très bon outil de détection d’une isolation défaillante. L’observation d’un certain nombre d’indices peut vous conduire à certaines certitudes au sujet de l’isolation thermique de votre logement :
  • La neige fond plus facilement à certains endroits de votre toiture qu’à d’autres
  • La neige fond plus facilement sur votre toit qu’au sol ou sur un rebord de fenêtre
  • Certaines parties de votre toiture sèchent plus vite que d’autres par temps de pluie
  • Vos murs, vos plafonds et les angles de vos pièces présentent des signes d’humidité (taches, plaques, auréoles, voire des moisissures). (Vérifiez aussi votre ventilation !) (*).

Une mauvaise isolation phonique trahit une mauvaise isolation thermique

Isolation phonique et isolation thermique vont de pair. Si votre logement est perméable aux bruits venant de l’extérieur, c’est un signe que l’isolation thermique est sans doute à revoir. Il s’agit bien entendu de fermer portes et fenêtres pour évaluer l’isolation phonique !

Faire réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE)

Le meilleur point de départ dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique d’une maison est sans doute d’envisager de faire effectuer un diagnostic de performance énergétique (DPE) qui est réalisé par un diagnostiqueur professionnel certifié par un organisme accrédité par le Cofrac. Le coût de ce diagnostic varie le plus souvent entre 100 € et 250 €.

Obligatoire lors de la location ou de la vente d’un bien depuis le 1er juillet 2007, le diagnostic de performance énergétique est facultatif pour un projet de rénovation énergétique, mais il peut vous permettre de disposer d’éléments très intéressants au moment de déterminer comment isoler un bâtiment.

60 critères sont pris en compte (type de chauffage, isolation…) et les résultats du diagnostic de performance énergétique permettent aux ménages français d’être mieux informés sur les dépenses d’énergie et donc sur le montant de leurs factures.

Ainsi, le diagnostic de performance énergétique (DPE) indique :

  • Le descriptif du logement (maison, appartement)
  • Les consommations annuelles par énergie (estimées ou réelles) avec chiffrage financier
  • La consommation énergétique globale annuelle (en kWhEP/m²)
  • Les émissions de gaz à effet de serre par an (en kgéqCO2/m3)
  • Des conseils pour améliorer la performance énergétique.

Les résultats se présentent sous la forme d’une étiquette sur la consommation d’énergie du logement, classée de A à G (il y a 7 classes d’étiquettes différentes). A est la classe la plus économe et G la classe la plus énergivore. Selon la même graduation, une seconde étiquette estime l’émission des gaz à effet de serre (GES).

Le diagnostic thermique pour aller encore plus loin

Le diagnostic thermique est encore plus précis qu’un diagnostic de performance énergétique (DPE). Le diagnostic thermique s’appuie le plus souvent sur trois évaluations :
  • Examen des informations disponibles sur l’habitation, comme cela est fait dans le cadre d’un DPE
  • Examen du bâtiment à la caméra thermique infrarouge (voir ci-dessous)
  • Vérification visuelle des zones les plus sensibles aux fuites de chaleur
L’ensemble des éléments recueillis permet d’évaluer précisément la performance énergétique d’une habitation et de pointer les points d’amélioration.

Le test à la caméra thermique infrarouge

Une caméra thermique infrarouge vous permet aussi bien de tester votre isolation thermique depuis l’intérieur de votre logement que depuis l’extérieur. L’image produite par la caméra utilise des couleurs pour mettre en évidence les températures relevées.

Quand vous faites un relevé en intérieur par temps froid, les zones froides se teintent de bleu. Un mur mal isolé prendra cette couleur, tout comme un sol, une fenêtre, une porte ou divers points qui peuvent être, ou pas, la résultante d’un pont thermique (**).

Si vous réalisez un relevé à l’extérieur de la maison, toujours par temps froid, vous pouvez repérer des déperditions de chaleur qui cette fois apparaitront dans des couleurs chaudes, à savoir le orange et le rouge, en fonction de leur intensité.
Aucune zone ne doit être négligée, encore moins les parties hautes (toiture, combles…) qui sont, rappelons-le, responsables des plus importantes pertes de chaleur qui peuvent atteindre 30%.

Caméra thermique

Pourquoi améliorer l’isolation thermique de son logement ?

Bien des personnes sous-estiment l’importance d’avoir une maison bien isolée et celles qui surestiment l’isolation thermique de leur logement sont également nombreuses.

Sur notre site, vous trouverez une page dédiée à la question suivante : pourquoi et comment isoler son habitat ? Voici un résumé de ce qu’elle contient.

Bien isoler, c'est maîtriser votre facture et la température de votre habitat

En 2020, la facture annuelle moyenne d’énergie des ménages français était de 1684 €, dont 70 % étaient consacrés au chauffage. Sachant que chaque degré dans votre logement peut faire varier votre consommation (et donc vos dépenses) de 7%, les enjeux sont énormes.

Une maison qui a bénéficié de travaux d’isolation thermique complets et de qualité peut gagner jusqu’à 8 degrés et donc réduire une facture de chauffage de près de 60%.

L’isolation offre un confort grandement amélioré

Une isolation thermique performante apporte un important gain en confort et participe à rendre les maisons plus saines et agréables, et ceci, de façon durable :
  • Limitation de la présence d’eau dans les murs et donc des moisissures et de champignons
  • Air assaini
  • Plus de murs et de sols froids pendant l’hiver
  • Conservation de la fraicheur pendant l’été
  • L’isolant thermique joue aussi un rôle d’isolant acoustique

Quand et comment commencer les travaux d'isolation ?

La question de lancer des travaux d’isolation se présente le plus souvent à des personnes plutôt jeunes qui achètent une maison assez ancienne et la rénovent, ou à des personnes plus âgées qui veulent améliorer les qualités et le confort de leur maison, notamment au moment de la retraite.

Dans les deux cas, la question de travaux d’isolation thermique se pose, et encore plus lorsque la maison concernée est modifiée ou agrandie.

En isolant, ajoutez de la valeur à votre maison

Une bonne isolation permet de faire des économies, mais elle apporte de la valeur à votre maison. Le faible coût de fonctionnement d’une maison est aussi un argument fort auprès d’acquéreurs ou de locataires.

Isoler c'est gagner en sécurité

L’isolation par soufflage aux endroits stratégiques d’une construction contribue largement à accroitre sa sécurité en apportant une grande résistance au feu.

Moins chauffer, c'est bon pour l'environnement

Améliorer sa consommation d’énergie, c’est rejeter moins de CO2 et c’est donc une façon très efficace et concrète de contribuer à réduire la pollution tout en préservant notre santé.

Quelles solutions pour une maison mal isolée ?

Parmi les pistes qui s’offrent à vous pour améliorer la performance énergétique d’un logement (type de chauffage, fenêtres, vitrage, traitement des infiltrations d’eau…), l’isolation est déterminante. Les postes à isoler prioritairement partent de la toiture au sous-sol puisque :
  • Jusqu’à 30% des déperditions de chaleur se font par la toiture (combles, rampants, ravals)
  • Jusqu’à 25% des pertes thermiques se produisent par les murs
  • Jusqu’à 10% des fuites de chaleur ont lieu par le sous-sol ou un plancher-bas

Isolation thermique par l’intérieur (ITI)

Cette technique consiste à réaliser des travaux de rénovation énergétique dans les différentes pièces de la maison.
  • Isolation thermique de combles, rampants, ravals (isolants : soufflage de flocon de laine minérale de verre, éventuellement de flocons de ouate de cellulose et/ou pose de rouleaux de laine minérale)
  • Isolation thermique de murs (isolants : laine minérale de verre insufflée en flocons dans la lame d’air des cloisons creuses ou insertion de panneaux semi-rigides de laine minérale de verre entre le mur et un parement en Placoplatre + pose d’un pare-vapeur)
  • Isolation thermique des sols (isolants : polystyrène expansé ou Panodal en fonction du support (béton, briques ou hourdis, ou bois)
  • Isolation thermique des sous-sols (isolant : panneaux de polystyrène expansé en sous-face des dalles et des parois).

Isolation thermique par l’extérieur (ITE)

Cette technique consiste à déployer du matériel isolant sur l’extérieur des murs.
  • Pose de panneaux de polystyrène expansé (PSE) graphité. Les panneaux sont collés et chevillés, puis une couche d’enduit PVC est appliquée, suivie d’un treillis pour solidifier l’ensemble avant la pose finale d’une couche d’enduit organique de 1,5 mm d’épaisseur (différentes couleurs disponibles).

Les aides aux travaux d’isolation, une opportunité à saisir

La multiplicité des aides et dispositifs qui sont actuellement disponibles pour amenuiser les coûts de la mise en œuvre de travaux d’isolation thermique est une excellente raison d’engager une réflexion sur le lancement d’un projet d’amélioration de votre habitat. Voir notre page dédiée aux aides.

(*) Une ventilation motorisée centralisée (VMC) complète parfaitement une bonne isolation thermique en évacuant vers l’extérieur la condensation, notamment celle générée par l’activité humaine.

(**) Pont thermique : c’est une zone ponctuelle ou linéaire de l’enveloppe d’un bâtiment qui présente une variation de résistance thermique. Il s’agit d’un point de la construction où la barrière isolante est rompue.